Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
URGENCE PROCHE ORIENT

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

Manifestations contre la peine de mort en Malaisie, 2025
Manifestations contre la peine de mort en Malaisie, 19 février 2025. © Mohd Firdaus, NurPhoto
Peine de mort et torture

Peine de mort : en 2024, des avancées notables vers une abolition universelle

Si le nombre global d’exécutions reste à la hausse en 2024, notre rapport annuel sur la peine de mort fait état d’avancées concrètes vers l’abolition pour laquelle nous nous battons depuis plus de 50 ans. Le pouvoir de la mobilisation a fait bouger les lignes.  

Un monde libéré de la peine capitale ? C’est possible, on s'en rapproche. En 2024, malgré une augmentation notable du nombre d’exécutions (au moins 1 518 personnes exécutées, soit une hausse de près de 32 % en un an), seuls 15 pays ont procédé à des exécutions. C’est le chiffre le plus bas jamais enregistré pour la deuxième année consécutive. Les États qui maintiennent la peine de mort ne sont plus qu’une minorité isolée.  

Lire aussi : Peine de mort : plus d'exécutions dans moins de pays en 2024

Les faits marquants de 2024 en faveur de l’abolition  

1️⃣ Le Zimbabwe renonce à la peine de mort 

A la toute fin de l’année 2024, le Zimbabwe, a promulgué une loi abolissant la peine capitale pour les crimes de droits communs. Le pays doit encore supprimer une clause lui permettant d’appliquer la peine de mort pendant les périodes d’état d’urgence pour rejoindre les rangs des États qui ont totalement renoncé à la peine de mort.  

La peine de mort est abolie dans plus de la moitié du monde

À ce jour, 113 pays ont aboli totalement la peine capitale et 145 l’ont fait en droit ou dans la pratique. Depuis 2007, ce sont 23 États de plus qui ont fait le choix d’abolir la peine capitale pour tous les crimes.  

2️⃣Un vote historique à l’ONU 

Le 17 décembre 2024, l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) a adopté la 10e résolution pour un moratoire sur l’application de la peine de mort. Sur l’ensemble des 193 États membres des Nations Unies, plus des deux tiers de l’assemblée ont voté en faveur de cette résolution. Leur nombre est ainsi passé de 104 en 2007 à 130 cette année. Pour la première fois, Antigua-et-Barbuda, le Kenya, le Maroc et la Zambie ont voté en faveur de l’appel au moratoire.  

Ce vote est un tournant majeur pour les pays du monde entier. Il illustre un basculement progressif des États membres de l’ONU vers un rejet du recours à la peine de mort comme châtiment légal.  

Lire aussi : "Vers l'abolition de la peine de mort ?" Entretien avec Anne Denis 

Lorsque des personnes donnent la priorité à la mobilisation pour l’abolition de la peine de mort, cela fonctionne vraiment. En dépit de la minorité de dirigeant·e·s déterminés à instrumentaliser la peine capitale, le vent est en train de tourner. Ce n’est qu’une question de temps avant que le monde soit libéré de l’ombre des potences.

Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International

 3️⃣ Des signes positifs dans toutes les régions du monde  

Le pouvoir de la mobilisation  

Donner priorité à la lutte pour l’abolition de la peine de mort, c’est assurer des avancées concrètes. Depuis près de 50 ans, nous nous battons pour libérer le monde de la peine capitale. Notre combat a permis à deux cas emblématiques de sortir des couloirs de la mort en 2024. 

Hakamada Iwao, près d’un demi-siècle dans le couloir de la mort au Japon

Iwao Hakamada, portrait

Portrait de Iwao Hakamada, 28 août 2018. © Kazuhiro NOGI, AFP

En 1968, Hakamada Iwao est condamné par le tribunal de district de Shizuoka, au Japon pour le meurtre de son patron et de la famille de ce dernier, principalement sur la base d'une « confession » forcée obtenue par la torture ou d'autres mauvais traitements.  

En mars 2014, après l'apparition de nouvelles preuves ADN mettant en doute la fiabilité de sa condamnation, le tribunal de district de Shizuoka accorde un nouveau procès à M. Hakamada. Il est alors libéré de prison.  

Le procès ne débutera que 10 ans plus tard, en octobre 2023. Il est acquitté l’année d’après par la Haute Cour de justice.

Rocky Myers, plus de 30 ans dans le couloir de la mort aux USA 

Portrait de Rocky Myers

Portrait de Rocky Myers, © collection privée

Homme noir en situation de handicap mental, Rocky Myers est arrêté en 1991 pour meurtre d’une femme blanche. Durant son procès, un jury composé à majorité d’hommes blancs, le déclare coupable. En 1994, il est condamné à mort.  

Pourtant, aucun élément de preuve tangible ne le relie à ce meurtre à l’époque. Les témoignages clés à charge présentent des incohérences et sont entachés par des allégations de pressions exercées par la police.  

Son histoire est représentative des failles dans l’application de la peine de mort aux États-Unis. Les préjugés raciaux et de classe ont exercé une influence sur les poursuites engagées contre cet homme. 

En mars 2025, Rocky Myers a vu sa peine commuée par le gouvernement de l’Alabama, aux États-Unis. Au total il a été détenu pendant plus de 30 ans dans le quartier des condamnés à mort.  

En savoir plus : En Alabama, Rocky Myers dans le couloir de la mort depuis 1994 

Ce que nous demandons

La peine de mort et la torture sont la négation absolue des droits humains. Aucun être humain ne doit y être soumis. Nous exigeons l’abolition universelle de ces pratiques et nous nous battons pour que: 

Les pays qui utilisent encore la peine de mort adoptent des moratoires et cessent toute exécution 

Les pays qui ont déjà pris des moratoires modifient leur législation pour abolir la peine de mort. 

Toutes les peines capitales déjà prononcées soient commuées en peines d'emprisonnement 

Les gouvernements condamnent sans réserve le recours à la torture, que les actes de torture fassent systématiquement l'objet d'une d'enquête et que les auteurs présumés soient poursuivis en justice 

Les États préviennent les actes de torture en formant leurs fonctionnaires, et en prenant des mesures pour éviter que ces actes ne soient commis (lors d’arrestations, en garde à vue ou en détention) 

En savoir plus : 3 choses à faire pour soutenir l’abolition universelle de la peine de mort  

Agir

Une jeune femme iranienne risque d'être exécutée en Iran pour avoir milité contre la peine de mort et les droits humains.

Aidez-nous à agir rapidement en interpellant l'ambassadeur d'Iran en France. Cela ne vous prendra que 3 minutes.