Une décision de la Cour suprême de justice de République démocratique du Congo a permis la libération de quatre militants des droits humains ces derniers jours, Fred Bauma, Yves Makwambala, Christopher Ngoyi et Jean-Marie Kalonji.
Une décision de la Cour suprême de justice de République démocratique du Congo a permis la libération de quatre militants des droits humains ces derniers jours, Fred Bauma, Yves Makwambala, Christopher Ngoyi et Jean-Marie Kalonji. Membres du mouvement de jeunes LUCHA, Fred Bauma et Yves Makwambala ont subi la répression féroce du gouvernement contre ceux qui s’opposent à un nouveau mandat du président Kabila. Pour leur militantisme pacifique, ils risquaient la peine de mort. Christopher Ngoyi était en détention depuis le 21 janvier 2015, arrêté pour avoir observé les manifestations contre un retard des élections présidentielles. Quant à Jean-Marie Kalonji, il est le fondateur du mouvement pro-démocratique La Quatrième Voix. Ces quatre prisonniers d’opinion ont été arrêtés pour des raisons politiques et détenus au secret pendant de longues périodes, sans possibilité de voir leur avocat ou leurs familles.
Fin juillet, six autres militants de LUCHA avaient été libérés. Condamnés à 6 mois de prison pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, ils avaient été graciés par le Président alors qu’il leur restait moins d’un mois à effectuer. Ils avaient refusé leur libération tant que leurs camarades continuaient en prison pour les mêmes motifs.
Libérés ils risquent toujours la prison
Bien que ces libérations soient de bonnes nouvelles, il ne faut pas oublier que tant que les charges retenues à leur encontre ne sont pas abandonnées, ces activistes risquent toujours la prison. En outre, malgré l’annonce faite par le Ministre de la justice Alexis Thambwe le 26 août dernier de la libération de Bienvenu Matumo, Marc Kapitene et Victor Tesongo, ces derniers sont toujours derrière les barreaux.
La vigilance est donc de mise dans un contexte préélectoral extrêmement tendu où les défenseurs des droits humains risquent la prison sous des prétextes fallacieux. Les nombreuses arrestations qui ont eu lieu en 2015 et 2016 contre ces défenseurs sont symptomatiques d’un Président qui s’accroche au pouvoir. En effet, la mobilisation citoyenne s’est renforcée alors que les élections présidentielles prévues en décembre risquent d’être reportées et que Kabila souhaite modifier la Constitution afin de pouvoir se présenter à un troisième mandat.