L’ampleur et l’intensité de l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie fait craindre que le bilan des victimes civiles ne s’alourdisse rapidement à mesure que les combats s’intensifient.
L’offensive militaire menée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie risque d’avoir des conséquences humanitaires dévastatrices et de déstabiliser encore davantage la région.
Au bord du gouffre
Les hostilités affectent l’accès à l’aide humanitaire ce qui poussera au bord du gouffre la population civile, qui a déjà souffert de plusieurs années de violences et de déplacements. Cette nouvelle attaque aura des conséquences tragiques sur une population déjà très affaiblie.
L’offensive est accompagnée d’une répression draconienne de la dissidence, d’une censure des médias, d’enquêtes menées au titre des lois antiterroristes et de placements en détention ciblant les personnes critiquant l’opération militaire. Cette répression bafoue les obligations de la Turquie au titre du droit international relatif aux droits humains et ne fera pas disparaître comme par magie la violente réalité de l’offensive.
Il est essentiel que les forces turques dans la région respectent leur obligation de minimiser l’impact de leurs opérations militaires sur les populations civiles.
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Ventes d’armes françaises
Nous appelons à la suspension immédiate de tous les transferts d'armes et les équipements militaires vers la Turquie et toute autre partie au conflit en Syrie. Ces armes seraient susceptibles d’être utilisées pour commettre ou faciliter des violations des droits humains.
Cette suspension doit rester en vigueur jusqu'à ce que les parties au conflit puisse apporter la preuve que des mécanismes de contrôle efficaces sont mis en place.
Le 12 octobre 2019, les autorités françaises ont suspendu leurs transferts d'équipement militaire à la Turquie, une décision qui est conforme aux obligations internationales de la France.
Pour autant, nous n'avons aujourd'hui aucune certitude sur la nature des matériels vendus et transférés par la France à la Turquie jusqu'alors, pas plus que nous ne disposons d'informations sur l'utilisation qui en est faite par les forces armées turques. Ces défauts de transparence et de contrôle sont au cœur de la campagne que nous menons actuellement sur les ventes d’armes françaises.