En 2018, à Saint-Pétersbourg, un homme de main dévoile ses activités criminelles au sein d’un service de sécurité lié à Evgueni Prigojine, le patron présumé de Wagner, une armée privée de mercenaires travaillant pour le compte de la Russie... Un reportage à retrouver dans notre magazine La Chronique.
Février 2018. Dans un bar de Saint-Pétersbourg, le journaliste russe, Denis Korotkov, écoute un témoin clé :
En juin 2016, je fais le guetteur dans la rue Fomina, à Pskov (près de Saint-Pétersbourg). Mon complice, Oleg, marche vers un blogueur opposant à Poutine et lui plante une seringue de poison. Plus tard, je téléphone chez ce blogueur pour prendre de ses nouvelles. Un enfant me répond : «Papa est mort ».
L’homme qui lui parle se nomme Valery Amelchenko, 61 ans. Il promet à Korotkov que si son journal, Novaya Gazeta, l’aide à quitter le pays, il révélera d’autres missions qu’il affirme avoir exécutées depuis cinq ans pour un service de sécurité dirigé par des employés du milliardaire Evgueni Prigojine.
Le journaliste accepte. Pendant des mois, dans plusieurs lieux tenus secrets, il enregistre la voix de son témoin.
En 2012, une connaissance, Andrei Mikhailkov, me recrute pour travailler dans un service de sécurité. Mon job est de monter une petite équipe pour surveiller des personnes et des organisations dissidentes.
Ce Mikhailkov dont il parle est l’un des créateurs de l’usine à trolls et de plusieurs médias de Prigojine. Son supérieur, Evgueni Gulyaev, dirige le service de sécurité de Prigojine et voyage en avion avec Outkine et d’autres commandants du groupe Wagner.
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Passage à tabac et empoisonnement
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Cet article est tiré du magazine La Chronique du mois de septembre 2021.