Patricia Gualinga, Nema Grefa, Salomé Aranda et Margoth Escobar, sont membres du collectif des Femmes amazoniennes, qui se bat pour l’environnement amazonien et les droits des peuples indigènes. Au cours de l’année 2018, elles ont subi une série d’attaques et de menaces en Équateur contre les défenseures des droits des peuples indigènes et environnementaux. Portrait de ces femmes remarquables.
Patricia Gualinga
Patricia est une dirigeante indigène des Kichwas de la communauté sarayaku ; elle défend le droit de son peuple à un territoire et celui de vivre dans un environnement sain face aux graves répercussions des activités liées à l’exploitation du pétrole sur ce territoire. Patricia s’efforce également de protéger le milieu naturel amazonien et promeut un développement durable en harmonie avec la nature.
Nous sommes tous unis et nous allons poursuivre notre combat pour la défense de la Terre, notre mère.
Patricia Gualinga
En 2012, la communauté sarayaku a obtenu une victoire historique pour les peuples indigènes, après avoir signalé qu’une concession pétrolière avait installé des explosifs sur son territoire sans l’avoir consultée. La Cour interaméricaine des droits de l’homme a ordonné à l’État équatorien de reconnaître qu’il avait violé le droit de cette communauté à une consultation préalable, libre et éclairée ; de l’indemniser pour le préjudice causé ; et d’enlever les explosifs, qui sont toujours sur son territoire. Le 26 juillet 2018, le peuple kichwa de Sarayaku a rendu publique l’initiative Kawsak Sacha (« Forêts vivantes »), qui vise à protéger la nature et à favoriser le développement durable sur son territoire.
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Nema Grefa
Nema est présidente de la nation sápara d’Équateur. Elle défend le milieu naturel amazonien et le droit de son peuple de protéger son territoire contre de possibles répercussions négatives des activités d'exploitation pétrolière.
Ils m’ont menacée de mort, mais je ne vais pas me laisser intimider par ces mots. Je suis une Sápara, et je vais me battre pour mon territoire.
Nema Grefa
Après avoir été officiellement reconnue présidente de la nation sápara d’Équateur en janvier 2018, sa nomination a été formellement contestée par un groupe de personnes qui, selon Nema, soutiennent les activités pétrolières sur le territoire sápara et revendiquaient le titre de président pour l’un de leurs membres. Par conséquent, le 10 avril 2018, la nomination de Nema a été annulée par une résolution du sous-secrétariat de la plurinationalité et de l’interculturalité du Secrétariat national chargé de la gestion des politiques publiques.
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Salomé Aranda © Santiago Coronado/Amazon Watch
Salomé Aranda
Salomé est une dirigeante du peuple Kichwa qui défend le milieu naturel amazonien et les droits des femmes de sa communauté de vivre dans un environnement sain et de ne pas subir de violences sexuelles. Salomé est la dirigeante du Comité des femmes et de la famille de la communauté de Moretecocha, dans la province de Pastaza.
Cette attaque représente des représailles liées au combat que je mène pour protéger la vie et défendre nos territoires contre la menace d'exploitation pétrolière.
Salomé Aranda
Salomé a dénoncé publiquement, notamment lors d’une réunion entre les représentantes des femmes amazoniennes et le président Moreno le 22 mars 2018, les possibles répercussions sur l’environnement des activités liées à l’exploitation du pétrole dans le bassin de la rivière Villano (province de Pastaza), ainsi que les cas de violences sexuelles subies par des femmes indigènes dans ce contexte.
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Margoth Escobar
Margoth, qui se considère comme métisse, a consacré sa vie à la défense de l’environnement et des droits des peuples indigènes.
En août 2015, quand Rafael Correa était encore à la tête du pays, Margoth a été agressée physiquement par des policiers alors qu’elle participait à une grève nationale et à un mouvement de protestation auxquels avaient appelé des organisations indigènes et sociales à Puyo, dans la province de Pastaza. Elle a été maintenue en détention provisoire pendant plus d’une semaine malgré son mauvais état de santé dû à ses blessures. Par la suite, elle a été libérée sous caution et accusée de « coups et blessures et résistance ».
Nous devons poursuivre notre action de défense, partout dans le monde. Ce que nous faisons pour la nature, c’est ce que nous pouvons accomplir de plus précieux pour les générations futures. Nous recherchons ce qu’il y a de mieux pour tous, car c’est le meilleur héritage que nous puissions laisser pour l’humanité.
Margoth Escobar
Le 16 novembre 2015, le juge du pôle judiciaire en matière pénale de Pastaza a prononcé son acquittement, après avoir établi que la responsabilité pénale ne pouvait être définie et que les preuves quant à la participation aux « coups et blessures et résistance » constitutifs d’infraction ou à l’existence de celle-ci n’étaient pas suffisantes. L’acquittement a été confirmé par la chambre mixte de la cour provinciale de Pastaza qui a émis une résolution en ce sens le 24 décembre 2015.
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Justice et protection pour les amazoniennes qui défendent l'environnement
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