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URGENCE PROCHE ORIENT

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Liberté d'expression

Algérie : dissolution d’une association de jeunes militants 

Le 13 octobre, l’organisation Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a été dissoute. Un nouveau coup dur porté aux libertés.

Le tribunal administratif d’Alger a rendu sa décision : la célèbre organisation de la société civile Rassemblement Actions Jeunesse n’existera plus. Cette demande de dissolution a été faite par le gouvernement algérien.

La raison évoquée : les activités de l’organisation seraient contraires aux dispositions de la législation algérienne relatives aux associations. 

Lire aussi : Quelle est la situation des droits humains en Algérie ?

UNE ONG PHARE POUR LE HIRAK  

L’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), a joué un rôle de premier plan dans le mouvement de contestation du Hirak : ses membres ont appelé à un processus démocratique et à des changements politiques radicaux pendant les manifestations du Hirak.

La décision de dissoudre le Rassemblement Actions Jeunesse est une nouvelle dévastatrice pour les droits humains en Algérie. 

Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. 

Depuis sa création en 1992, le RAJ œuvre pour favoriser le respect des droits humains en Algérie. Selon un membre de l'association, les activités mises en cause étaient notamment la tenue de discussions avec d’autres militants de la société civile au siège de l'association à Alger, l’organisation de manifestations, ainsi que l’entretien de contacts avec des ONG nationales et internationales.  

Une répression inquiétante

En plus de porter gravement atteinte à la liberté d’association, la dissolution du RAJ illustre également, de manière alarmante, la détermination des autorités à durcir la répression des activités militantes indépendantes.

Lire aussi : depuis deux ans, les militants du Hirak sont pris pour cible

Le constat est sans appel : en Algérie, les autorités répriment l’exercice des droits à la liberté d'expression, d’association et de réunion pacifique. Fermer des organisations de la société civile, c’est apporter l’une des restrictions les plus sévères qui soient au droit à la liberté d'association. Avec cette dissolution, les autorités algériennes cherchent à réduire au silence les voix critiques pour écraser la dissidence. 

INSTRUMENTALISATION DES LOIS ANTI-TERRORISTES

Les autorités algériennes se servent de plus en plus d’accusations vagues liées au terrorisme pour réprimer la dissidence et engager des poursuites contre des journalistes, des défenseurs des droits humains et des militants politiques. 

Lire aussi : Les autorités algériennes intensifient la répression du Hirak

Deux organisations politiques, le mouvement d’opposition Rachad et le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) se sont également retrouvés dans le viseur des autorités algériennes. 

En juin, la définition du « terrorisme » a été modifiée afin de permettre de poursuivre les militants pacifiques et les voix critiques : les journalistes Hassan Bouras et Mohamed Mouloudj sont les dernières cibles de cette nouvelle tendance inquiétante. Tous deux risquent d’être poursuivis pour des publications sur Internet critiquant les autorités et pour leur affiliation au Rachad et au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie.

La dissolution d’une organisation fait partie des restrictions les plus sévères qui puissent être apportées au droit à la liberté d’association, protégé par l’article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Une telle décision peut être prise uniquement lorsqu’il existe une menace claire et imminente pour, par exemple, la sécurité nationale ou l’ordre public, et elle doit être proportionnée au but légitime poursuivi et n’être adoptée que lorsque des moyens moins restrictifs seraient insuffisants.