Les autorités thaïlandaises utilisent toujours la peine de mort. Elles ont procédé, il y a un mois, à leur première exécution depuis neuf ans.
Dans une lettre ouverte au ministre thaïlandais de la Justice, nous avons appelé le gouvernement à abolir la peine de mort, après qu'un homme de 26 ans a été exécuté par injection létale pour meurtre avec circonstances aggravantes le 18 juin.
La précédente exécution dans le pays remontait à 2009.
Selon les chiffres fournis par le ministère de la Justice en mars 2018, 510 personnes, dont 94 femmes, se trouvent dans le quartier des condamnés à mort, dont 193 ont épuisé tous leurs recours.
Près de la moitié de ces 193 prisonniers auraient été condamnés pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants.
Un châtiment odieux
Indépendamment du crime, du prisonnier et de la méthode d'exécution, rien ne saurait justifier le recours à la peine de mort. C'est un châtiment odieux qui n'a pas sa place dans un système de justice pénale.
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Le gouvernement thaïlandais doit réaffirmer son engagement envers les droits humains et instaurer immédiatement un moratoire sur l'application de la peine de mort, à titre de premier pas sur la voie de l’abolition.
À vrai dire, la peine capitale n'exerce pas d'effet dissuasif particulier sur les criminels. Elle ne permet pas aux familles des victimes de tourner la page. Ce n'est jamais la solution.
L'application obligatoire de la peine de mort est prohibée par le droit international, mais ce châtiment en Thaïlande demeure obligatoire pour diverses infractions, dont le meurtre avec circonstances aggravantes.
La plupart des infractions pour lesquelles la peine de mort est maintenue n'appartiennent pas à la catégorie des « crimes les plus graves » auxquels l’utilisation de la peine de mort devrait être restreinte dans les pays qui ne l’ont pas encore abolie.
À l'heure actuelle, 106 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et au total 142 sont abolitionnistes en droit ou en pratique.
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