En Afghanistan, le nombre de victimes civiles atteint des records. Pourtant, les pays européens, la Turquie et d’autres pays continuent de renvoyer des dans ce pays où leur vie est en grave danger.
D'après les chiffres que vient de publier l'ONU, 1 692 personnes ont été tuées au cours des six premiers mois de l'année 2018. Au cours de la même période, on recense 3 430 blessés.
Les renvois forcés des Afghans ont pourtant augmenté ces dernières années, des dizaines de milliers d'Afghans étant renvoyés depuis l'Union européenne, la Turquie et d'autres pays.
Au regard du nombre de personnes qui continuent d'être tuées ou blessées en Afghanistan, il est impossible d'affirmer que le pays est suffisamment sûr pour y renvoyer des personnes.
Détournant froidement les yeux du bain de sang, les États qui avaient assuré le peuple afghan de leur soutien mettent aujourd'hui leurs vies en péril, en violation flagrante du droit international.
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Suicide d'un jeune homme renvoyé vers l'Afghanistan
Ce jeune homme, qui n'a pas été identifié, comptait parmi un groupe de 69 Afghans renvoyés de force par le gouvernement allemand le 4 juillet.
Six jours plus tard, son corps a été retrouvé son corps dans un hôtel que lui avait réservé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, avait annoncé avec entrain le renvoi forcé de ces 69 personnes, faisant remarquer que cela tombait le jour de son 69e anniversaire.
Les commentaires du ministre allemand de l'Intérieur illustrent bien l'attitude insensible qui teinte l'indifférence européenne vis-à-vis des souffrances des Afghans.
Taibeh lutte pour rester en Norvège
Taibeh Abbasi est une jeune Afghane de 19 ans, qui vient d'obtenir son diplôme de fin d’études secondaires en Norvège.
Quelques jours après avoir célébré cette réussite, elle a appris que son recours pour rester dans le pays avait été rejeté. Taibeh Abbasi n'est jamais allée en Afghanistan et craint pour sa sécurité comme pour celle de ses proches. Elle rêve de poursuivre ses études et de devenir médecin.
La famille de Taibeh a fui l'Afghanistan ravagé par la guerre pour chercher refuge en Iran. Victimes de discriminations, ils ont fini par se réfugier en Norvège.
Comment le gouvernement norvégien pourrait-il prétendre que l'Afghanistan est un pays sûr ? Il déconseille fortement à ses citoyens de voyager dans l’une ou l’autre des régions du pays et la zone autour de son ambassade à Kaboul a été frappée par des attentats perpétrés par des groupes armés.
Tout comme Taibeh et sa famille, bien d'autres en Norvège risquent d'être expulsés vers l'Afghanistan.
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Des milliers de renvois depuis la Turquie
Ces derniers mois, les autorités turques ont expulsé sans vergogne des milliers d'Afghans qui avaient entrepris un long et périlleux voyage pour se réfugier dans le pays.
Beaucoup de demandeurs d'asile ont subi des violences durant ce périple.
En mars 2016, le gouvernement turc a signé un accord avec l'Union européenne afin d'empêcher les personnes en quête de sécurité de tenter de se rendre en Europe.
La Turquie s'est montrée un hôte généreux pour les réfugiés fuyant la guerre. Il est désolant de voir qu'elle en est réduite à se charger des basses besognes de l'Union européenne, en jouant le rôle de garde-frontière qui loue ses services, refoulant implacablement ceux qui ont entrepris des périples désespérés.
Ces renvois ne feront que ternir une image qu'elle avait mis tant d'énergie à façonner.
Stop aux expulsions vers l'Afghanistan
Des milliers de personnes continuent d'être tuées ou blessées en Afghanistan. Pourtant les réfugiés afghans sont renvoyés dans leur pays.