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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Deux officiers de police colombiens lors d'une manifestation à Bogota le 5 mai 2021 / © Luisa Gonzalez - REUTERS
Liberté d'expression

En Colombie, la police et l’armée tirent sur les manifestants

Depuis le 28 avril, des manifestations, principalement pacifiques, ont gagné plusieurs régions de Colombie. Elles sont réprimées de façon très violente, et ont fait plusieurs morts, des blessés et de nombreux disparus. 

Une réforme fiscale a mis le feu aux poudres en Colombie. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre ce projet, présenté par le président Ivan Duque. Face aux manifestants, les forces de l'ordre colombiennes ont fait usage d'une violence excessive. 

Malgré l’annonce du retrait de la réforme ce dimanche 2 mai, les manifestations se poursuivent. Les violences et la répression aussi. Jour après jour, le bilan s'alourdit. L'inquiétude grandit. Nous appelons les autorités colombiennes à mettre fin à la répression des manifestations et à la militarisation des villes. 

26 morts en seulement 6 jours

« Le monde doit savoir qu’en Colombie, ils sont en train de nous tuer ! ». Colombiens, Colombiennes, nous sommes avec vous. 

La répression des manifestations a pris un tournant tragique. Le bilan est alarmant. Le 3 mai, des organisations de la société civile comptaient 26 morts, victimes directes de la répression menée par la police colombienne. Elles dénonçaient 761 arrestations arbitraires et indiquaient que 142 personnes avaient été victimes de mauvais traitements, et neuf victimes de violences sexuelles. Elle signalent également 56 cas de personnes disparues pendant les manifestations.  

Des informations circulent aussi sur des attaques contre des journalistes : violences physiques, arrestations arbitraires, effacements de leurs documents journalistiques. 

Lire aussi : la situation des droits humains en Colombie en 2020

L’armée déployée  

Dans une déclaration télévisée le 1er mai, le président colombien a annoncé le déploiement de l’armée dans plusieurs villes du pays. Il a déclaré : « Je veux lancer un avertissement très clair à toutes les personnes qui cherchent, en recourant à la violence, au vandalisme et au terrorisme, à apeurer la société et qui pensent pouvoir de cette manière briser les institutions. » 

Le mécontentement de la population à l’égard de mesures économiques considérées comme iniques et comme dangereuses pour les droits humains ne doit pas être qualifié de "vandalisme" et de "terrorisme", comme l’a fait le président Iván Duque, ni utilisé comme prétexte pour mener une violente répression.  

Lire aussi : Que sont devenus les anciens combattants des Farc ?

Des violences capturées en vidéo  

Nous avons analysé et vérifié plusieurs vidéos prouvant que la police colombienne avait fait un usage excessif et inutile de la forçe et avait utilisé des armes létales contre les manifestants.  

Une vidéo filmée à Cali le 30 avril, authentifiée par nos soins, montre des policiers utiliser un fusil d’assaut « Tavor Rifle ». Dans une autre vidéo filmée le 2 mai, dans la ville de Popayan, on voit des policiers équipés d’armes semi-automatiques viser directement des manifestants, eux, non armés. Nous rappelons que l’utilisation de toutes ces armes est interdite pour la dispersion de manifestations, au regard des normes internationales. 

Malgré la répression meurtrière, les Colombiens poursuivent la mobilisation. 

Nous appelons les autorités colombiennes à garantir le droit de manifester pacifiquement. Même en cas d’allégations de violences commises par des protestataires lors de certaines manifestations, les autorités ont le devoir de prendre toutes les mesures appropriées pour gérer cette violence tout en veillant à ce que les personnes qui manifestent pacifiquement puissent continuer de le faire. 

Nous rappelons au président Iván Duque que le déploiement des forces armées à des fins de contrôle des manifestations ne fait qu’accroître le risque de nouvelles violations des droits humains et de nouveaux crimes de droit international.

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AGIR POUR UNE DÉFENSEURE DE L'AMAZONIE

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