Aujourd’hui, c’est la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Et nous avons encore en tête le slogan scandé lors de la marche samedi dernier, contre les violences sexistes et sexuelles : « Toutes pour une, justice pour toutes ! ». Car en 2021, descendre dans la rue pour les droits des femmes est encore une nécessité.
Les violences faites aux femmes et aux minorités de genre sont toujours omniprésentes dans nos sociétés. Pour autant, la plupart des gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités. Ils allouent des moyens très insuffisants à la lutte contre ces violences. Pire, ils continuent parfois de restreindre les droits des femmes ou de les contester…et ajoutent ainsi d’avantage de violences.
Notre mobilisation est donc plus que jamais essentielle. C’est pourquoi, nous faisions partie des 50 000 personnes présentes dans le cortège parisien aux côtés de nombreuses associations féministes dont Nous Toutes.
« So-so-solidarité avec les femmes du monde entier ! ». Au rythme des tambours de la batucada brésilienne Batucapop, nous scandions avec force notre soutien à toutes les personnes victimes de violences sexistes et sexuelles partout dans le monde.
Le cortège d'Amnesty International France lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles à Paris © Benjamin Girette
Une lutte qui nous concerne tous
Les violences faites aux femmes et aux minorités de genre concernent tout le monde. Nous devons tous nous mobiliser pour que les victimes obtiennent justice. Nous avons le pouvoir de faire pression sur les autorités afin qu’elles engagent les mesures nécessaires. C’est ce qu’affirmaient plusieurs des jeunes militantes et militants présents dans notre cortège.
Ils ont un message
Un combat universel
En tant qu’organisation internationale, notre rôle lors de cette marche, était également de sensibiliser à la situation des personnes victimes de violences sexistes et sexuelles à travers le monde. Cette année, nous avons invité des féministes mexicaines à rejoindre notre cortège pour alerter sur la situation des femmes dans leur pays.
Lire aussi : Féminicides au Mexique : les autorités violent les droits des femmes avec des enquêtes insuffisantes
10 femmes sont assassinées par jour au Mexique, soit 3650 femmes par an. Pour autant, le gouvernement ne semble pas prendre la mesure de l’urgence. Les enquêteurs en charge des affaires de féminicides sont en sous-effectif et manquent de formation et de matériel. Ils n’ont parfois pas d’endroit pour garder les preuves, ce qui favorise leur contamination. Il arrive que les familles se retrouvent seules pour mener les enquêtes.
À droite, Wendy Galarza militante féministe mexicaine. À gauche, Cécile Coudriou, présidente d'Amnesty International France © Benjamin Girette
Wendy Galarza, en sait quelque chose. Cette militante mexicaine de 30 ans se mobilise depuis des années dans son pays pour lutter contre les féminicides et demander au gouvernement mexicain de rendre des comptes. La réponse des autorités ? Plus de violences !
Signez notre pétition : La police lui tire dessus lors d’une manifestation contre les féminicides
La police tire à balles réelles sur les femmes qui marchent contre les féminicides. Wendy a elle-même failli perdre la vie. Malgré cette violence d’État, son engagement ne faiblit pas.
« Je continuerai d’élever la voix et de défendre mes droits fondamentaux et ceux de mes partenaires dans cette lutte. »
Wendy Galarza
La présidente d'Amnesty International France Cécile Coudriou et de jeunes militants à la marche du 20 novembre 2021 © Benjamin Girette
La France a un rôle clé à jouer pour lutter contre ces violences
Les engagements pris par la France lors du Forum Génération Égalité en juillet 2021, n’ont pas été à la hauteur des attentes des associations. Aujourd’hui,le gouvernement français a de nouveau une opportunité à saisir.
En 2022, la France assurera la présidence du Conseil de l’Union Européenne. Lors de ce mandat de 6 mois, le président Macron doit mettre à l’ordre du jour la défense des droits des femmes. Un impératif pour engager une politique commune des pays européens sur la problématique des violences sexistes et sexuelles.
Comment lutter contre les violences faites aux femmes ?
Face à des violences généralisées, quelles réponses des pouvoirs publics ? Quelles mobilisations des sociétés civiles ?
Nous organisons une rencontre avec Wendy Galarza, Edith Olivares, le collectif #NousToutes et d'autres intervenantes pour répondre à toutes vos questions.