La condamnation d’un éminent universitaire à 10 ans de prison pour des tweets est un nouveau coup dur pour la liberté d’expression aux Émirats arabes unis.
Nasser bin Ghaith, économiste, universitaire et défenseur des droits humains, a été condamné à 10 ans de prison pour des tweets pacifiques. Ceux qui osent exprimer leur opinion librement aux Émirats arabes unis aujourd’hui risquent des sanctions sévères dans ce pays.
Condamné pour s'être exprimé
Nasser bin Ghaith a été déclaré coupable de « publication de fausses informations » concernant des dirigeants émiriens et leurs politiques et de « publication de fausses informations dans le but de porter atteinte à la réputation et la renommée de l’État et de l’une de ses institutions » en référence à des commentaires sur Twitter dans lesquels il avait affirmé n’avoir pas bénéficié d’un procès équitable dans le cadre de l’affaire des « Cinq des Émirats », où lui et quatre autres citoyens émiriens avaient été jugés pour « insultes publiques » envers les dirigeants du pays à la suite de commentaires publiés sur Internet. Il a 30 jours pour faire appel de sa condamnation devant la Chambre de la sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale.
Déjà visé par les Émirats
Nasser bin Ghaith n’aurait jamais dû être forcé à passer une seule minute derrière les barreaux, et encore moins 10 ans. Il a déjà été soumis à une disparition forcée, détenu au secret pendant des mois, roué de coups à plusieurs reprises et privé de sommeil. Cet homme est une victime de plus de la répression exercée contre la dissidence aux Émirats arabes unis, qui a également donné lieu à l’arrestation d’un autre défenseur des droits humains de premier plan, Ahmed Mansoor, la semaine dernière.