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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Manifestation à Mexico à l'occasion de de la Journée internationale du droit à l'avortement, le 28 septembre 2023, Mexique / © SILVANA FLORES via AFP

14 bonnes nouvelles qui ont marqué 2023

Face au flot de mauvaises nouvelles de 2023, nous tenions à relayer les informations porteuses d’espoir sur lesquelles notre organisation s’est mobilisée pendant l’année aux quatre coins du monde. Voici 14 bonnes nouvelles rendues possibles par la mobilisation internationale.

Des bonnes nouvelles en 2023, oui, il y en a eu : des militantes iraniennes pour la défense des droits des femmes ont été libérées, le Mexique a dépénalisé l’avortement, l’Union européenne a adopté un accord fort sur le devoir de vigilance des entreprises… 

Des victoires permises notamment par la mobilisation internationale et le travail menées par nos équipes au quotidien. Tour d’horizon.

Des personnes emprisonnées injustement ont été libérées   

En Afghanistan, Mortaza Behboudi, journaliste franco-afghan détenu depuis le 7 janvier 2023, a été libéré le 18 octobre. Après plus de neuf mois de détention en Afghanistan, le journaliste de 29 ans a pu retrouver ses proches. Il était accusé d’espionnage par les talibans qui, depuis leur retour au pouvoir en août 2021 n’ont cessé de réduire drastiquement les droits fondamentaux de la population.  

Matiullah Wesa, militant afghan pour le droit à l’éducation a été remis en liberté le 26 octobre. Il aura passé plus de sept mois en prison pour avoir critiqué la politique des talibans qui interdit aux filles de poursuivre leur scolarité en secondaire. Jusqu’à sa libération, nos militantes et militants ont activement fait campagne pour lui.

En Iran, Yasaman Aryani, défenseuse des droits des femmes et militante contre le port obligatoire du voile en Iran a été libérée le 15 février 2023 après quatre ans de prison. La jeune femme avait été condamnée pour avoir distribué des fleurs blanches dans le métro de Téhéran à plusieurs Iraniennes à l’occasion la journée internationale des droits des femmes. Un acte poétique qui résonne comme une ode à la liberté qu’elle a fait courageusement en retirant son voile. C’est cet acte qui l’a conduite en prison. Yasaman Aryani est devenue un véritable symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran.

Lire aussi : « Pour la première fois de nos vies, nous étions libres » : des Iraniennes racontent le soulèvement

La libération de Yasaman a été portée par des années de mobilisation de nos militants : pétition internationale, action devant l’ambassade d’Iran à Paris, lettres de soutien envoyées… merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées pour sa libération. Chaque signature, chaque lettre envoyée, a aussi permis de faire résonner le combat des femmes en Iran, qui se battent inlassablement pour leurs droits, leur vie, leur liberté.  

Fariba Adelkhah, universitaire franco-iranienne retenue en Iran depuis 2019, est rentrée en France en octobre 2023. Elle avait été libérée en février mais sans avoir le droit de quitter l’Iran. Fariba Adelkhah avait été condamnée pour « mise en danger de la sécurité nationale », une accusation qu’elle a toujours niée. Lors de sa libération, Fariba a remercié les militants d’Amnesty International : « Maintenant, tout cela est derrière moi. Ce qui reste, ce sont toutes ces marques d’amitié et d’engagement, ces mobilisations de mes proches et d’inconnus. » 

En Égypte, le défenseur des droits humains Mohamed El-Baqer a été libéré à la faveur d’une grâce présidentielle après quatre ans de détention arbitraire. Il était emprisonné uniquement en raison de son travail pour les droits humains. 

En Turquie, quatre militants des droits humains, dont Taner Kılıç, l’ancien président d’Amnesty International Turquie, ont été acquittés en juin 2023 après six ans d’acharnement judiciaire. C’est parce que ces militants étaient engagés dans des organisations de défense des droits humains que les autorités turques les ont pris pour cible. Leur acquittement est un grand soulagement, obtenu par des années de mobilisation, bien que leur procès illustre la façon dont les autorités turques cherchent à étouffer la dissidence.

En juillet, le parquet a fait appel de l’acquittement de Taner Kılıç ; de leur côté, Taner Kılıç, İdil Eser et Özlem Dalkıran ont fait appel du motif de leur acquittement en invoquant une absence de preuves. Ces recours sont toujours en attente d’examen. 

Des lois adoptées en faveur des droits humains 

Au Mexique, l’avortement a été dépénalisé ! Le 7 septembre 2023, la cour suprême mexicaine a déclaré inconstitutionnelle la pénalisation de l’IVG au niveau fédéral. Jusqu’alors, il incombait à chaque État de dépénaliser ou non l’avortement au Mexique. 

Lire aussi : Le droit à l'avortement dans le monde

La Suisse a modifié sa loi sur le viol pour y intégrer une définition fondée sur le consentement. Le Conseil national suisse reconnaît aujourd’hui que « tout rapport sexuel contre la volonté d’une personne » est un viol.  

Aux États-Unis, le président Joe Biden a annoncé la création du Bureau de la Maison-Blanche pour la prévention de la violence par arme à feu. Amnesty International États-Unis faisait campagne sur le sujet depuis 2018. 

En Malaisie, la peine de mort a été abolie pour sept infractions grâce aux modifications législatives visant à abroger l’application obligatoire de la peine de mort, entrées en vigueur le 4 juillet. Les tribunaux vont pouvoir réexaminer les condamnations de plus de 1 000 condamnés à mort. Ces réformes pourraient permettre de réduire le nombre de condamnations à mort prononcées et représentent un jalon important sur la voie de l’abolition en Malaise. 

En Argentine, le Congrès a approuvé la Loi Olimpia, qui vise à prévenir les violences faites aux femmes en ligne et à amener les responsables à rendre des comptes. Amnesty International Argentine demandait l’adoption de cette loi depuis plusieurs années, après avoir publié plusieurs rapports indiquant qu’une femme sur trois en Argentine a subi des violences en ligne. 

L’Union européenne est parvenue à un accord sur le devoir de vigilance des entreprises. Une première. Ce texte novateur exige des entreprises ayant des activités dans les pays de l’UE qu’elles remédient aux atteintes aux droits humains et aux dommages environnementaux liés à leurs activités. La législation constitue une avancée importante pour la responsabilisation des entreprises et permettra d’offrir une nouvelle voie de recours aux personnes impactées par les actions des entreprises. 

La justice internationale se saisit d’affaires de violations des droits humains 

En août, le prêtre italo-argentin Franco Reverberi a été extradé vers l’Argentine, où il sera enfin jugé pour des crimes contre l’humanité commis pendant la dictature militaire argentine de 1976 à 1983. Il était resté en Italie pour échapper à la justice argentine, profitant du système judiciaire italien qui refusait son extradition. Amnesty International a joué un rôle clé s’agissant d’inclure la torture dans le Code pénal italien. 

En juin, l’Assemblée générale des Nations unies a créé une institution internationale indépendante chargée de faire la lumière sur le sort des dizaines de milliers de personnes portées disparues en Syrie. Une institution qui offrira une voie unique pour enregistrer les cas et permettra aux familles d’obtenir les réponses tant attendues sur le sort de leurs proches. Amnesty International a soutenu les familles et victimes syriennes qui ont joué un rôle moteur dans la création de cet organe, en facilitant leurs rencontres avec les États membres afin de les convaincre d’appuyer la création de l’institution. 

Ces bonnes nouvelles donnent des raisons d’espérer et nous rappellent, plus que jamais, l’importance de nous mobiliser pour la défense des droits humains.

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