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URGENCE PROCHE ORIENT

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Un soldat monte la garde devant la Douma, Moscou, 18 juillet 2013 / © Ivan Novikov - AFP via Getty Images
Liberté d'expression

Russie : notre bureau à Moscou fermé par les autorités

Nous le craignions, c’est arrivé : les autorités russes ont fermé notre bureau à Moscou. Le prix à payer pour avoir documenté les violations des droits humains en Russie, qui vont de l’implacable répression du Kremlin aux possibles crimes de guerre en Ukraine.

Le 8 avril 2022, notre bureau, celui de Human Right Watch et de treize autres ONG ont été fermés en Russie. Le motif avancé par les autorités est le suivant : « Violations de la législation russe ». Mais la réalité est la suivante : le Kremlin ferme notre bureau en raison de notre travail de défense des droits humains.

Après les journalistes indépendants, les militants et les ONG russes de défense des droits humains, les autorités s’en prennent aux organisations internationales.

Les autorités russes se trompent lourdement si elles croient qu’en fermant notre bureau, elles mettront fin à notre travail . Si le Kremlin cherche à vous faire taire, alors ce que vous faites est juste.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International 

Niveau de répression alarmant

La fermeture de notre bureau en Russie s’inscrit sur la longue liste des sanctions prises à l'encontre des organisations de défense des droits humains. Cela fait des années que les autorités russes s’attaquent à la liberté d’expression. 

En 2021 déjà, le niveau de répression était alarmant : arrestation et condamnation du militant politique Alexeï Navalny, liquidation de Memorial, la plus célèbre ONG russe, arrestations massives de manifestants pacifiques

Lire aussi : La situation des droits humains en Russie en 2021

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022, la répression est devenue encore plus visible : répression des mouvements antiguerre, censure des médias, fuite de journalistes, blocage de réseaux sociaux et aujourd’hui, fermeture d’ONG internationales.

Lire aussi : En Russie, les manifestants antiguerre arrêtés par milliers

Nous n’arrêterons pas notre travail

Cela faisait vingt-neuf ans que nos équipes étaient installées à Moscou. Le 11 mars 2022, l’organisme russe de régulation des médias avait déjà bloqué notre site internet en langue russe. La fermeture de notre bureau ne marque pas la fin de notre travail en Russie. Au contraire, nous redoublerons d’efforts pour recenser, documenter, dénoncer les violations des droits humains commises par la Russie, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Ce sont des actes désespérés que le pouvoir russe est en train de commettre. Nous continuerons de dénoncer, d’enquêter et de mettre en avant toutes les preuves que l’on aura lorsque des violations des droits humains seront commises.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

Pour la libération des prisonniers d’opinion, pour la défense d’un journalisme indépendant sans ingérence du pouvoir russe, pour que les personnes responsables de graves violations des droits humains, que ce soit en Russie, en Ukraine ou en Syrie, rendent des comptes devant la justice, nous n’arrêterons pas notre travail.  

Notre travail sur la Russie (ou ce que le Kremlin veut cacher aux Russes) 👇 

À lire : Guerre en Ukraine : une catastrophe pour les droits humains

À lire : En Ukraine, les terribles exactions des forces russes autour de Kiev 

À lire : Russie : la répression du Kremlin musèle totalement les journalistes indépendants 

À voir : L'histoire tragique d'Anna Politkovskaïa, la journaliste qui défiait Poutine

À lire : Le Kremlin censure les médias russes et réprime les manifestants anti-guerre 

À lire : En Russie, une parole libre est-elle encore possible ? 

À lire : L'ONG historique Memorial dissoute par les autorités russes

Conférence « Russie : la censure de guerre tue »

« Comment Poutine se sert de la propagande et de la censure des médias en Russie pour l'invasion de l'Ukraine ? » : c'est à cette question que la conférence organisée par l'ONG Russie-Libertés le 20 avril à l'Hôtel de Ville apportera des réponses.

Katia Roux, notre chargée de plaidoyer au programme Libertés sera présente pour dresser un état des lieux de la situation en Russie pour les journalistes indépendants, pour apporter un éclairage sur la loi sur les « agents de l’étranger » ainsi que sur les lois répressives votées en Russie depuis le début de la Guerre en Ukraine.

Seront présents également :

Victor Chenderovitch, l'un des plus célèbres écrivains satiriques russes

Daniil Beilinson, cofondateur d'OVD-Info, ONG russe qui surveille les atteintes au droit de manifester et aux autres droits politiques fondamentaux en Russie. OVD-info a notamment recensé le nombre d'arrestations massives de manifestants en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

Denis Kataev, journaliste russe qui a quitté la Russie après que sa chaîne de TV ait été contrainte de fermer ses portes. Il est aujourd’hui en résidence à la rédaction internationale de Radio France à Paris.

Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l'est et Asie centrale de Reporters sans frontières.

Ksenia Bolchakova, journaliste et réalisatrice franco-russe animera cette conférence. Elle a notamment couvert l’annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass. Récemment, elle a coréalisé le documentaire "Wagner, l’armée des ombres de Poutine".

Infos pratiques

Lieux : À l'Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris, 5 rue de Lobau, 75004, Paris Horaire : 18h30 – 21h00

Entrée libre sur inscription via la page de l'événement sur Facebook (en indiquant "Participe")