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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Deux policiers russes arrêtent une personne lors d'une manifestation contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie, à Moscou le 24 février 2022 / © Alexandre NEMENOV via AFP
Deux policiers russes arrêtent une personne lors d'une manifestation contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie, à Moscou le 24 février 2022 / © Alexandre NEMENOV via AFP
Liberté d'expression

En Russie, le Kremlin censure les médias et réprime les manifestants antiguerre

Ce 24 février 2022, l'armée russe a attaqué l’Ukraine. Depuis, le Kremlin promeut son propre récit de la guerre en censurant les médias et en s’en prenant aux milliers de manifestants russes qui s’opposent publiquement à l’invasion de l’Ukraine.

Face à une opinion publique de plus en plus hostile à la guerre, les autorités russes durcissent la répression : censure sévère des médias, menaces de blocage de sites internet, journalistes muselés, arrestations de manifestants… 

Les autorités russes doivent cesser de réprimer brutalement les personnes qui expriment leur désaccord avec la guerre. 

Marie Struthers, notre directrice régionale Europe de l’Est et Asie centrale

Guerre en Ukraine : la protection des civils doit être la priorité absolue

D’après nos premières enquêtes, l’armée russe a déjà mené des attaques aveugles en Ukraine et utilisé des armes non discriminantes, interdites par le droit international.

Aller plus loin : Guerre en Ukraine : l’armée russe viole le droit international humanitaire 

Comprendre : Quelles armes sont interdites par le droit international humanitaire ?

Médias contraints par le pouvoir

Le Kremlin est fermement décidé à étouffer les critiques. Sa stratégie ? Contraindre les médias nationaux à soutenir sa politique.

Le gendarme russe des médias, le Roskomnadzor, a ordonné à tous les médias de n'utiliser que les informations émanant de sources officielles de l'État dès qu'ils couvrent l'invasion russe de l'Ukraine.

Toute infraction à cet ordre pourrait entraîner le blocage des sites Internet concernés et une amende allant jusqu’à 56 000 euros. 

Lire aussi : En Russie, une parole libre est-elle encore possible ? 

Dans sa volonté effrénée de faire taire la dissidence, la Russie se sert également des entreprises contrôlées par l'État pour museler toute personne qui dénonce le conflit. Pour avoir rédigé une lettre anti-guerre, Elena Tchernenko, journaliste russe de premier plan, a ainsi été exclue d’une équipe de presse accréditée par le gouvernement. 

Le 28 février, le Roskomnadzor a bloqué le site de Nastoyashchee Vremya (Temps présents), une filiale de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), pour avoir diffusé « des informations non fiables d'importance publique » sur le conflit.

Lire aussi : Une Pussy Riot explique pourquoi elle a dû fuir le pouvoir de Poutine

Arrestations massives de manifestants

« Non à la guerre ! ». Ce slogan, des milliers de manifestants russes le scandent dans les villes russes pour s’opposer à l’invasion de l’Ukraine. La police a dispersé les manifestations en ayant recours à la force et arrêté de nombreux manifestants.

Selon l'ONG de défense des droits humains OVD-Info, plus de 5 900 manifestants pacifiques ont été arrêtés dans au moins 67 villes et villages de Russie.

En Russie, depuis 2004, un arsenal de lois a été deployé pour interdire les manifestations ou arrêter les manifestants sur des motifs innombrables, parfois kafkaïens

Au cours des quatre premiers jours de l'invasion de l’Ukraine, la police russe a recouru à la force pour disperser les manifestations contre la guerre qui ont eu lieu dans de nombreuses villes de Russie.

Le 24 février, le philosophe politique Grigori Ioudine a été battu par la police. Il a perdu connaissance et a dû être hospitalisé. 

Lire aussi : En Russie, il est devenu presque impossible de manifester

Nos équipes continuent de suivre de près la situation en Russie. Depuis que l’armée russe a attaqué l’Ukraine, le Kremlin ne fait qu’accentuer sa répression des mouvements antiguerre. Cette répression des voix critiques n’est malheureusement pas nouvelle dans la Russie de Vladimir Poutine. Cela fait plusieurs années que la liberté d'expression est en net recul dans le pays.

 

La liberté d’expression en danger en Russie 

En Russie, les libertés ne cessent de reculer. Parler librement, exprimer une opinion politique dissidente ou exercer simplement son travail de journaliste, est devenu extrêmement difficile et dangereux. Depuis plusieurs années, les autorités russes accentuent leur répression contre les médias et contre les personnes qui défendent les libertés.

👉 En Russie, des journalistes sont assassinés. Le 7 octobre 2021 marquait les 15 ans de l'assassinat d’Anna Politkovskaïa, journaliste russe et éminente défenseure des droits humains. Depuis, d’autres noms sont venus allonger la liste tragique des personnalités assassinées : au moins six des journalistes du célèbre journal Novaia Gazeta ont été assassinés dans le cadre de leurs activités professionnelles, selon le Comité pour la protection des journalistes.

Voir : L'histoire tragique d'Anna Politkovskaïa racontée dans notre reportage vidéo

À travers la loi sur les « agents de l’étranger », le pouvoir russe musèle de nombreux journalistes. Cette loi draconienne, entrée en vigueur en 2012 est de plus en plus utilisée de façon abusive pour faire taire les voix critiques. 

Lire : En Russie, des journalistes classés « agents de l’étranger »

👉Après les journalistes, les opposants politiques : Alexeï Navalny est détenu arbitrairement dans une prison russe depuis février 2021.

Agir : 4 choses urgentes à faire pour la libération d'Alexeï Navalny

👉Après les opposants politiques, les ONGs : le 28 décembre 2021, la Cour suprême russe a ordonné la liquidation de l’ONG historique Memorial. 

Lire : L'ONG Memorial dissoute par les autorités russes

👉Après les ONG, les manifestants : pour les Russes, manifester est devenu très risqué. Depuis 15 ans, les autorités russes utilisent des lois de plus en plus restrictives et des stratégies policières brutales pour réduire au silence toute dissidence. Son objectif ultime : empêcher toute manifestation hostile au Kremlin.

Lire : En Russie, manifester est devenu quasi impossible

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