Aujourd’hui, mardi 21 avril, nous publions notre rapport annuel sur la peine de mort dans le monde. Quel est le bilan ? Le nombre d’exécutions enregistrées est le plus bas de la décennie. Bonne nouvelle !
Nous avons recensé au total dans le monde 657 exécutions en 2019. Soit une diminution de 5 % par rapport à 2018. Ces données confirment une tendance mondiale qui a vu le recours à la peine capitale diminuer chaque année depuis le pic de 1 634 exécutions recensées en 2015.
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L’abolition mondiale à portée de main
Pour la première fois depuis 2011, la région Asie-Pacifique a enregistré une diminution du nombre de pays procédant à des exécutions, ce nombre s’élevant à sept pour l’année 2019. Le nombre de personnes exécutées au Japon et à Singapour a diminué considérablement par rapport à 2018, passant respectivement de quinze à trois, et de treize à quatre.
Pour la première fois depuis 2010, aucune exécution n’a été recensée en Afghanistan en 2019. Des interruptions ont été constatées à Taiwan et en Thaïlande, où des exécutions avaient été recensées en 2018, et le Kazakhstan, la Fédération de Russie, le Tadjikistan, la Malaisie et la Gambie ont continué d’observer des moratoires officiels sur les exécutions.
En outre, plusieurs pays ont pris des mesures positives en vue de mettre fin au recours à la peine capitale.
Le président de la Guinée équatoriale a notamment annoncé, en avril 2019, que son gouvernement présenterait une loi visant à abolir la peine de mort. Des avancées qui pourraient mener à l’abolition de la peine de mort ont également été constatées au Kenya, en Gambie, en République centrafricaine et au Zimbabwe.
La Barbade a également supprimé l’imposition obligatoire de la peine de mort de sa Constitution.
Aux États-Unis, le gouverneur de Californie, État où le nombre de prisonniers sous le coup d’une sentence capitale est le plus élevé, a instauré un moratoire officiel sur les exécutions, et le New Hampshire est devenu le 21e État à abolir la peine de mort pour tous les crimes.
Un long combat reste à mener
Cependant, la tentative des Philippines de rétablir la peine de mort pour les « crimes odieux liés aux stupéfiants et au pillage » et celle du Sri Lanka de reprendre les exécutions pour la première fois en plus de quarante ans ont entaché les progrès vers l’abolition mondiale de la peine capitale. Le gouvernement fédéral américain a également menacé de reprendre les exécutions après n’en avoir mené aucune pendant près de vingt ans.
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Certains pays continuent d’aller à contre-courant de la tendance mondiale : le nombre d’exécutions a considérablement augmenté en Arabie saoudite (passant de 149 à 184), en Irak (passant d’au moins 52 à au moins 100) ou encore au Soudan du Sud. Par ailleurs, le manque de transparence de certains pays a entravé notre capacité à évaluer de manière exhaustive le recours à la peine capitale dans le monde.
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Même si 2019 est une année porteuse d’espoir et même si les pays qui continuent à exécuter sont minoritaires, nous devons continuer de nous mobiliser ! À la fin de l’année 2019, 106 pays avaient aboli la peine de mort pour tous les crimes. Si l’on y ajoute ceux qui ont aboli ce châtiment dans la pratique, et non en droit, ce sont les deux tiers du globe qui n’y recourent plus. Un dernier tiers reste à convaincre !
Nous appelons tous les États à abolir la peine capitale. Les derniers pays procédant à des exécutions doivent être soumis à une pression mondiale en vue de mettre fin à cette pratique inhumaine une bonne fois pour toutes.
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