Violences sexistes, racisme, marginalisation des personnes exilées. Pour sa 77ème édition, le Festival d’Avignon continue de dénoncer les multiples violations des droits humains et de refléter la complexité du monde actuel. Cette année, nous sommes partis à la rencontre d’artistes engagés qui mettent leur art à profit de la lutte contre les discriminations. Du 7 au 10 juillet 2023, nous les avons invité à participer à plusieurs débats à nos côtés.
Du 7 au 11 juillet 2023, nous serons présents au festival pour la 9ème année consécutive pour échanger avec ces artistes autour de leurs spectacles et de ce qu’ils donnent à voir de nos sociétés.
Parmi la multiplicité des spectacles proposés lors du festival d’Avignon en 2023, trois ont particulièrement retenu notre attention : A Noiva e o Boa Noite Cinderela de Carolina Bianchi, Carte noire nommée désir de Rébecca Chaillon et le projet Baldwin and Buckley at Cambridge, de Greig Sargeant, Elevator Repair Service.
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Violences sexistes et sexuelles contre les femmes
Chaque jour, dans la sphère publique comme privée, des milliers de femmes et de jeunes filles sont victimes d’humiliations, de privations, de harcèlements, de viols, de violences, de féminicides, de traitements inhumains et dégradants perpétrés au nom de traditions ou de lois injustes.
Pour dénoncer ces violences, de nombreuses femmes se mobilisent dans tous les pans de notre société. Carolina Bianchi, Laure Heinich et Rouguyata Sall font partie de ces femmes journalistes, avocates ou metteuses en scène qui s’engagent pour que la parole des femmes survivantes de violences soit entendue et écoutée. Leur travail est déterminant pour faire connaître, rendre visibles et engager des actions militantes ou judiciaires.
Lors d’une rencontre le vendredi 7 juillet 2023, nous leur proposons de croiser leurs expériences de passeuses, de ‘recueilleuses’ de la parole de femmes survivantes de violences sexuelles. Puis, suivra le lundi 10 juillet, une rencontre avec une autre artiste engagée : la réalisatrice Nina Faure qui, à travers son documentaire “We are coming” prône également la mise en place d’espaces collectifs féministes.
Informations pratiques
Rencontre « Violences sexuelles : récit de femmes engagées »
📅 Vendredi 7 juillet à 17h
📍 Cloitre St Louis, Avignon Centre
🗣️ Intervenantes :
Carolina Bianchi, metteuse en scène du spectacle A Noiva e o Boa Noite Cinderela
Laure Heinich, avocate
Rouguyata Sall, journaliste, membre du collectif Youpress
Modération : Nathalie Godard, Directrice de l’Action, Amnesty International France
Projection : “We are coming” de Nina Faure
📅 Dimanche 9 juillet à 11h
📍 Cinéma Utopia, Avignon Centre
🗣️ Intervenante : Nina Faure, réalisatrice
Modération : Lola Schulmann, chargée de plaidoyer Droits des femmes à Amnesty International France
Racisme institutionnalisé à l’heure de la reconnaissance faciale
En 1965, le célèbre écrivain américain James Baldwin faisait la démonstration d’un « rêve américain » qui se faisait « aux dépens du noir américain ». Presque 60 ans plus tard, son débat mythique sur le racisme aux Etats-Unis face à l’essayiste conservateur William Frank Buckley, Jr., résonne encore. Ces discriminations raciales sont aujourd’hui automatisées via l’utilisation de technologies de reconnaissance faciale. À New-York, plus de 25 000 caméras de surveillance ont été identifiées. Elles sont d’autant plus concentrées dans des quartiers comme le Bronx, Brooklyn et le Queens où vivent beaucoup de personnes des communautés noires et latina.
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« Interdire la reconnaissance faciale à des fins de surveillance de masse est une première mesure essentielle en vue de lutter contre le maintien de l’ordre raciste. »
Matt Mahmoudi, chercheur à Amnesty International
Notre demande sur l’usage de la reconnaissance faciale, à New-York et partout dans le monde, est claire :
➡️ L’interdiction totale de son utilisation, de son développement, sa production et de son commerce à des fins de surveillance de masse, par les États comme par le secteur privé.
Ces technologies menacent notre vie privée et nos libertés fondamentales.
Informations pratiques
Rencontre : États-Unis – Du racisme institutionnalisé au racisme automatisé
📅 Samedi 8 juillet à 17h
📍 Cloitre Saint Louis, Avignon Centre
🗣️Intervenant-e-s :
John Collins, metteur en scène du spectacle Baldwin and Buckley at Cambridge
Greig Sargeant, collaborateur artistique du spectacle Baldwin and Buckley at Cambridge
Matt Mahmoudi, chercheur sur l’intelligence artificielle et les droits humains à Amnesty International
Modération : Katia Roux, Chargée de plaidoyer Libertés, Amnesty International France
Droits des personnes exilées bafoués
En France, la politique d’accueil des personnes exilées est défaillante. Pour les personnes qui souhaitent demander l’asile, c’est le parcours du combattant. Après avoir marché des kilomètres dans des conditions très précaires et dangereuses, une partie se fait refouler à nos frontières sans avoir pu déposer leur demande d’asile auprès des autorités compétentes.
Les personnes qui réussissent à déposer leur demande sont condamnées pour une grande majorité d’entre elles à vivre dans la précarité : centres d’hébergement saturés, distributions alimentaires, etc.
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Alors, des initiatives citoyennes telles que Rosmerta voient le jour. Rosmerta, c’est un centre d’accueil qui permet notamment à des mineurs isolés ou à des familles nouvellement arrivées en France d’avoir un premier pied-à-terre à Avignon. Rythmé par les nouvelles arrivées, l’âme de ce lieu de vie et de partage a été capturée par la caméra de la réalisatrice Karine Music dans un documentaire éponyme. Elle sera à nos côtés après la projection de « Rosmerta », le lundi 10 juillet 2023.
➡️Les personnes exilées méritent un accueil digne. Nous attendons de nos décideurs politiques qu’ils et elles mettent en œuvre une politique d’accueil respectueuse des droits humains.
Infos pratiques
Projection « Rosmerta »
📅 Dimanche 9 juillet à 11h
📍 Cinéma Utopia, Avignon Centre
🗣️ Intervenant-e-s : Karine Music, réalisatrice
Modération : Ysé Bouhali Bouchet, responsable de la commission Personnes Déracinées à Amnesty International
