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URGENCE PROCHE ORIENT

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The Bahri-Yanbu, a Saudi Arabian cargo ship, waits to enter in the port of Le Havre, as human rights groups try to block the loading of weapons onto the vessel, France, May 10, 2019.
Le cargo saoudien Bahri Yanbu © REUTERS/Benoit Tessier
Contrôle des armes

"Bahri Tabuk" : le navire de la honte

Le navire saoudien Bahri Tabuk, suspecté de transporter du matériel militaire canadien à destination de l’Arabie saoudite, va transiter par le Grand port maritime de Marseille-Fos. Il doit être immobilisé !

Il existe un risque majeur que le matériel militaire soit utilisé par les forces armées saoudiennes pour commettre des crimes de guerre et d’autres exactions au Yémen. Nous avons également des raisons légitimes de craindre que du matériel de guerre français, à destination de l’Arabie saoudite, soit chargé au port de Marseille-Fos.

Des armes françaises pour l’Arabie saoudite

L’escale du Bahri Tabuk à Marseille n’était originellement pas prévue par le calendrier de la compagnie de transport maritime Bahri. Alors qu’il devait faire route sur Gênes après son escale au Canada, le navire a été redirigé vers Marseille, abandonnant l’escale italienne.

Nous avons tout lieu de craindre que le chargement d’armes non embarqué par le Bahri Yanbu et empêché au Havre par la mobilisation de la société civile soit finalement chargé sur le Bahri Tabuk. Il ne faut pas laisser la possibilité à ce navire de la honte de charger une éventuelle cargaison dangereuse d’armes françaises et de transporter des armes provenant éventuellement d’autres pays comme le Canada et de les acheminer vers l’Arabie saoudite.

Le 28 mai, le média Disclose a révélé que, selon ses sources, le Bahri Tabuk devait charger des munitions pour les canons Caesar saoudiens au terme du contrat OASIS 6. Ce chargement, s’il intervenait, serait contraire à l’article 6.3 du Traité sur le commerce des armes (TCA), qui stipule qu’aucun transfert ne doit avoir lieu s’il existe un risque que ces équipements servent à commettre des violations des droits humains, dont des crimes de guerre.

Lire aussi : Une mobilisation pour entraver le Bahri Yanbu

Du matériel militaire canadien

Le 17 mai 2019, le Bahri Tabuk a quitté le port de Saint John au Canada. Selon des informations crédibles, il est fort probable qu’il ait pris en charge à son bord une cargaison de véhicules blindés légers canadiens, à destination de l’Arabie saoudite.

De nombreuses sources canadiennes, médias et chercheurs, ont relayé des images diffusées par la Garde nationale saoudienne sur divers sites qui semblent confirmer que les véhicules blindés de fabrication canadienne ont fait leur apparition, il y a plusieurs mois, le long des zones frontalières instables bordant le Yémen. Nous n’avons pas encore pu vérifier l’info.

Le Canada, qui est en cours d’adhésion au Traité sur le commerce des armes, doit impérativement mettre en conformité son droit national avec les obligations du Traité pour que de telles exportations ne puissent avoir lieu.

Le Bahri Yanbu stoppé

Les 9 et 10 mai 2019, suite à la mobilisation des organisations non gouvernementales (ONG), de l’opinion publique et de quelques élus, un premier cargo saoudien, le Bahri Yanbu, a été empêché d’accoster au port maritime du Havre où il devait charger une cargaison d’armes à destination de l’Arabie saoudite.

Le passage de ce second navire, le Bahri Tabuk, est un nouveau test qui met à l’épreuve la volonté de la France de respecter ses obligations au regard du Traité sur le commerce des armes et de la Position commune de l’Union européenne sur les exportations d’armes.

Nous continuerons de surveiller de près les transits de navires saoudiens susceptibles de transporter des équipements militaires et de dénoncer les États qui bafouent leurs obligations juridiques internationales.

La compagnie Bahri

La Bahri, compagnie saoudienne, a conclu un contrat de cinq ans (2014-2019) avec le ministère saoudien de la Défense, devenant ainsi le transporteur logistique exclusif des matériels de guerre achetés par l’Arabie saoudite à l’étranger ainsi que le transporteur exclusif des forces armées saoudiennes par voies maritime, terrestre et aérienne pendant la durée de ce contrat.

Agir

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