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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed bin Zayed Al-Nahyan, participe à la conférence et salon international de la défense (IDEX) à Abu Dhabi, dans les Émirats arabes unis, le 17 février 2019 © REUTERS/Christopher Pike
Contrôle des armes

Des armes belges utilisées par les milices yéménites

Lors du salon de l’armement d'Abou Dhabi, des armes belges sont présentées. Ces armes ont déjà été utilisées par des milices yéménites soutenues et financées par les Émirats arabes unis.

D’après des brochures publicitaires du salon de l’armement IDEX2019, la Minimi compte parmi les milliers de types d’armes disponibles à la vente. Fabriquée par FN Herstal en Belgique, dans la région wallonne, elle fait partie d’un éventail d’armes vendues par les autorités belges wallonnes à la coalition que dirigent l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ces dernières années, pour être utilisées dans le conflit armé qui ravage le Yémen.

Aux mains des milices

Ces armements sont actuellement utilisés par les « Brigades des Géants », une milice yéménite soutenue et financée par les Émirats arabes unis, mais qui n’est placée sous le contrôle d’aucun gouvernement.

Il est choquant de voir FN Herstal vendre allègrement des Minimis aux Émirats arabes unis, alors que nous avons dénoncé le fait que les Émiriens ont cédé illégalement cette arme à une milice au Yémen qui n’a aucun compte à rendre.

Les autorités belges et FN Herstal ne doivent plus vendre d’armes aux forces qui combattent au Yémen et particulièrement aux Émirats arabes unis – ce pays qui détourne sans vergogne des armes vers les groupes combattants, dont certains commettent des crimes de guerre au Yémen.

Lire aussi : Quand des armes occidentales s'égarent

L’ouverture d’une enquête ?

Le ministre-président de la région belge wallonne, Willy Borsus, a demandé la tenue d’une enquête en réponse à nos conclusions publiées la semaine dernière.

Nous avons hâte de connaître les résultats de cette enquête et espérons qu’elle amènera des changements de politique qui permettront à la Wallonie de respecter ses obligations internationales. Aux termes du Traité sur le commerce des armes et de la Position commune de l’UE sur les exportations d’armes.

La Belgique est tenue de ne pas approvisionner en armements la coalition qui combat au Yémen.

Tous les États qui en exportent font passer le message suivant : l’argent prime sur leur engagement envers le droit international.

Argent et crimes de guerre

Selon les données publiques, depuis le début du conflit au Yémen en mars 2015, les États occidentaux et d’autres ont vendu pour au moins 3,5 milliards de dollars américains d’armes aux Émirats arabes unis.

Il s’agit notamment d’armes classiques lourdes comme des avions et des navires, d’armes de petit calibre, d’armes légères, de pièces détachées et de munitions.

Malgré les crimes de guerre et les graves violations attribuées aux Émirats arabes unis et aux milices qu’ils soutiennent, les pays suivants ont récemment fourni des armes aux Émiriens : l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, la Corée du Sud, les États-Unis, la Finlande, la France, le Royaume-Uni, la République tchèque et la Turquie, entre autres.

Des entreprises de l’industrie de l’armement et de la défense des pays cités ci-dessus présentent leurs produits à IDEX2019.

Pour rappel

Certaines de ces armes se trouvaient entre les mains des « Brigades des Géants » et d’autres forces combattantes au Yémen qui ne sont pas soumises à l’obligation de rendre des comptes, notamment la Brigade al Hizam (Forces de la ceinture de sécurité) et les Forces d’élite.

La prolifération de ces groupes est le meilleur moyen de provoquer une catastrophe pour les civils yéménites, dont plusieurs milliers ont déjà été tués tandis que des millions sont au bord de la famine en conséquence directe de la guerre.

La France a livré aux Émirats arabes unis pour plus de 920 millions d’euros de matériels de guerre entre 2015 et 2017. Elle a également fourni jusqu’à ce jour les prestations de maintenance en condition opérationnelle des chars Leclerc livrés bien avant le début du conflit et déployés dans le cadre de l’offensive terrestre au Yémen.

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